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Paillis de prêle dans un carré potager
Si les toiles en fibre de coco ou en jute freinent efficacement la pousse des mauvaises herbes, les paillis tels qu’écorces et paille, peuvent également apporter des matières organiques, azote ou potassium…
Les paillis font obstacle aux plantes adventices, limitent l’évaporation et, en se dégradant, enrichissent le substrat de leurs matières organiques.
Qu’ils soient minéraux ou alors végétaux, les paillis sont essentiels pour le sol et les plantes.
Leurs avantages sont très nombreux.
Economiser l’eau :
Un paillage peut vous faire réaliser 40 % d’économies.
Protéger les plantations :
Contre les chapardeurs, le paillis constitue une barrière efficace.
Par exemple, ceux à texture rugueuse dissuadent les limaces et escargots.
Au pied des frileuses, en hiver, le paillage amortit la chute des températures.
Faisant fonction de parasol, en été et le reste de l’année, il garde l’humidité et permet au sol de rester meuble et aéré.
Enfin, et ce n’est pas le moindre de ses mérites, le paillis nourrit votre terre en continu.
Limiter les mauvaises herbes :
Pailler empêche les mauvaises herbes de se développer.
Un bon moyen de s’épargner la corvée de désherbage.
Le jardinier n’a plus besoin de biner.
Limiter le lessivage :
Le paillage protège le sol des fortes pluies. Les terrains en pente risquent moins de s’éroder et la terre d’être lessivée.
Préserver la vie du sol :
Une terre vivante abrite la vie. Pour maintenir cette activité microbienne, il est essentiel de la couvrir et de lui apporter ainsi les éléments nutritifs que cette couverture végétale recèle. Cette couche peut également être constituée d’engrais verts de transition. Une vie microbienne active sera d’autant plus simple à obtenir si votre terrain abrite des arbres, arbustes, bosquets, mares, haies favorisant la présence de la faune auxiliaire du jardin.
Nourrir la terre :
En se décomposant, les végétaux employés en paillis vont fertiliser le sol.
Le paillage a également un effet positif sur la microfaune du jardin. En effet, la couverture végétale sert de refuge à de nombreux insectes et micro-organismes, dont l’action est décisive pour les plantes cultivées.
Recycler les déchets :
Le paillage permet aussi de recycler utile : les plantes annuelles et le potager accueilleront volontiers vos tontes de gazon et le terreau des feuilles…
Retenir la chaleur et isoler du froid :
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Au printemps, la mise en place du paillage répond à certaines conditions. Car le sol est souvent encore froid. Lui laisser le temps de se réchauffer avant de le pailler. La couverture végétale conservera ensuite cette chaleur. Un paillis déployé trop tôt bloquera les rayons bienfaisants du soleil. Le résultat serait négatif : la terre serait maintenue froide. Idéalement, il sera mis en place après les premières plantations, dès qu’elles auront développé leurs premières racines.
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En automne : le paillage qui est installé en fin de saison sert, à l’inverse, à protéger le sol contre un refroidissement trop brutal. De cette façon, la température de la terre ne descend pas trop bas et son réchauffement au printemps en sera facilité.
Freiner les pérégrinations des gastéropodes :
Les méthodes pour stopper les limaces et les escargots dans leurs avancées sont nombreuses.
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Les matières sèches et poudreuses comme la cendre de bois, la craie, le sable ou encore les poils de vos animaux fraîchement brossés, sont fort désagréables pour les gastéropodes et les empêchent de se déplacer.
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Les paillages minéraux, comme la pouzzolane à la texture rugueuse, constituent de bons anti limaces. Choisir une petite granulométrie car, trop grosse, elle procurera un refuge aux plus petits gastéropodes. Les paillettes de chanvre constituent aussi une barrière.
Contribution sous serre :
Sous une serre fixe, la quantité de terre est réduite, par conséquent, le stock d’éléments nutritifs aussi. Un paillage organique permanent permet au substrat de s’enrichir au fur et à mesure de sa décomposition.
De plus, le confinement maintient une ambiance chaude et humide qui demande des soins particuliers. Aérer l’abri tous les matins est essentiel pour que ne prolifèrent pas de maladies cryptogamiques comme le mildiou ou l’oïdium. Complément indispensable, le paillage sous serre empêche les éclaboussures qui sont vecteurs de maladies sur le feuillage et les fruits.
Nourrir tel un purin :
Si vous n’avez pas le temps, ni l’envie de faire vos purins, il est tout de même possible d’épandre les plantes fraîches qui entrent dans leur composition pour former un paillis nutritif. C’est le cas de la prêle, riche en silice qui, déposée en couche de 5 cm d’épaisseur autour de vos légumes, va renforcer le sol et les plants en se décomposant. Elle constituera aussi une barrière efficace contre les limaces et les escargots. Les orties, riches en azote, peuvent, elles aussi, servir de paillis.
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Couper les tiges et les broyer à la tondeuse.
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Les disposer en tas et les presser fortement pour induire une forte montée en température qui détruit les graines en 2 ou 3 jours.
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Étaler alors ce paillis au pied des plants de tomate, de salade, autour des arbustes…
Enfin, le broyat de branches vertes est riche en sels minéraux, et la consoude, en potasse et azote. De quoi booster le potager !
Son principal rôle face à l’eau :
Un des rôles essentiels du paillage organique est de retenir l’eau dans le sol en occultant les rayons du soleil. Un sol nu, travaillé profondément, forme souvent une croûte de battance sur laquelle l’eau ruisselle. Elle ne pénètre pas dans le sol et les plantes finissent par souffrir d’un manque d’eau. Le paillage peut également protéger les plantes fragiles qui souffrent de pourriture ou d’un excès d’humidité. Il forme en effet un barrage contre les spores de champignons pathogènes déposés dans le sol qui pourraient être projetés sur les cultures à la faveur des éclaboussures de pluies ou d’arrosages.
La paille est l’amie de l’eau. Une bonne organisation du jardin et un paillage bien pensé permettent d’économiser le temps passé.
Quelques inconvénients du paillage :
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Les végétaux paillés ne peuvent pas se ressemer naturellement.
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En cas d’été très pluvieux, dégager la terre au pied des plantes les plus sensibles à l’humidité, sans quoi elles risquent de pourrir.
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Réserver les écorces ou les aiguilles de pins aux plantes de terre de bruyère (azalées, hortensias, rhododendrons). Ce type de mulch acidifie le sol.
Aurélien Bragard